Les différentes règles en vigueur sur le tatami constituent le cérémonial, si anodin et pourtant si important dans l’art martial traditionnel, car il en est l’ossature, la colonne vertébrale. En effet, en basant la pratique de l’art martial sur le cérémonial, celui-ci le structure et en permet une pratique enrichissante.
Citons quelques exemples :
- En entrant et en sortant du tatami nous saluons. Notre esprit cartésien peut être heurté par un salut en apparence fait au vide, mais les apparences sont trompeuses : nous saluons le dojo, lieu d’étude de la Voie du Wa-Jutsu, et par cette action nous franchissons une frontière, nous entrons dans un lieu hors du temps où nous allons pouvoir pratiquer, l’esprit fixé totalement sur notre Art.
- En saluant notre partenaire, en début et en fin de technique, nous lui démontrons Politesse et Respect, valeurs piliers du Bushido, le code d’honneur et de morale des arts martiaux traditionnels. Politesse et respect permettent au pratiquant de baigner dans une atmosphère propice à sa progression et au développement d’autres valeurs, telles que le partage, le partenariat, conditionnant l’évolution mutuelle et l’Amitié.
- En début et en fin de Kata nous devons pratiquer un cérémonial très précis, composé de saluts, de pas comptés, de mouvements coordonnés à deux et de respiration. Ce cérémonial, qui peut paraitre lourd et austère pour le débutant, superflu pour le non-initié, préfigure le kata. Tous les senseis vous le diront : en regardant un cérémonial ils savent à l’avance si le kata sera réussi, rythmé, vécu, ou bien plat et sans vie. Le cérémonial prépare à l’exécution d’un kata empli de respect, de concentration, de coordination, voire même de non-dualité et non uniquement composé de techniques corporelles.
Le cérémonial véhicule donc de multiples valeurs, et c’est au même titre que les techniques qu’il se doit d’être enseigné aux enfants comme aux adultes.